La surdité de l'enfant



Les techniques d’exploration de l’audition et les traitements sont adaptés à l’âge du patient. 

Chez l’adulte, le motif de la consultation est dans la grande majorité des cas, une sensation de perte auditive ressentie dans sa vie professionnelle et sociale. Cette surdité supposée est signalée par le patient lui-même sauf dans certains cas de pathologie mentale associée. Le bilan comporte un examen clinique dont l’objectif est d’identifier une maladie du tympan et un examen audiométrique. Cet examen est réalisé en cabine insonorisé. Il comporte une audiométrie tonale (réponse à des bruits entendus sur un champ de différentes fréquences) et une audiométrie vocale (répétition de mots entendus à différentes intensités). Une tympanométrie complète ce bilan en étudiant les pressions de l’oreille moyenne et les reflexes de la chaîne des osselets. Au terme du bilan, le diagnostic de surdité est posé. Il permet de définir la nature des explorations complémentaires, du traitement médical et/ou chirurgical ou la décision d’une aide audioprothétique (voir chapitre SURDITE).

Chez l’enfant, le dépistage et le bilan d’une surdité dépendent de l’âge.

A partir de 3 ans ½ - 4 ans, le bilan audiométrique est identique à celui de l’adulte. Il impose la participation active de l’enfant.

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Si celui-ci présente des difficultés à coopérer et chez le plus jeune, des méthodes objectives sont utilisées. Il s’agit de la technique par OEAP (OtoEmissions Acoustiques Provoquées, plus rarement des PEA (Potentiels Evoqués Auditifs).

La question du dépistage auditif se pose à tous les âges et particulièrement chez le nouveau-né.

La surdité est le déficit sensoriel le plus fréquent. Il concerne 1 naissance sur 800-1000 et 1 enfant sur 800-1000 avant l’âge de 4 ans. Les conséquences sont graves car l’audition est un outil majeur de la communication. Il permet l’acquisition du langage, le développement des fonctions centrales cérébrales, la perception de la direction et des distances et représente une fonction d’alerte.

Les conséquences de la surdité chez l’enfant dépendent de l’âge, notamment avant l’acquisition du langage et du degré de la surdité.

Quand se poser la question ?

- Chez le nourrisson : un comportement anormalement calme, peu réactif au bruit, une absence d’évolution des premières syllabes prononcées (le babil)

- Avant 1 an : des troubles du langage avec des mots incompréhensibles (mais attention à la lecture labiale ou gestuelle), une régression du langage, un comportement un peu trop rêveur, trop replié ou trop nerveux

- A l’âge scolaire : un retard scolaire, des difficultés de lecture et d’orthographe

Quelles sont les causes d’une surdité chez l’enfant ?

La surdité est dans la grande majorité des cas acquise. L’otite séromuqueuse est au premier rang (voir chapitre OREILLE-Pathologies et prise en charge). Son dépistage est important car le traitement permettra sa résolution.

Plus rarement la maladie peut concerner le conduit auditif externe ou d’autres pathologies du tympan. L’atteinte de l’oreille interne peut être secondaire à certains virus, à des traitements toxiques pour l’oreille interne, à certaines complications néonatales notamment d’anoxie. La surdité peut aussi être génétique, soit congénitale soit d’apparition secondaire

L’audition c’est donc bien plus « qu’entendre ». Dépister une surdité chez l’enfant est fondamental, car les conséquences sont graves. Le dépistage doit devenir systématique à la naissance. Au-delà, le moindre doute dans l’entourage familial et/ou scolaire doit conduire à des explorations audiométriques adaptées à l’âge de l’enfant.

Récemment, l’ORPAC s’est doté des techniques d’OEAP (OtoEmissions Acoustiques Provoquées).

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Le principe consiste à envoyer un son par un embout placé dans le conduit auditif externe. Les cellules de l’oreille interne alors stimulées ont la faculté de générer un son qui est enregistré par un microphone situé dans l’embout placé dans le conduit auditif. Si les OEAP sont absentes, cela signifie que l’oreille testée présente une perte auditive d’au moins 30 dB, sans présager de l’origine de cette perte. Cet examen est indolore et non invasif. Il impose un climat assez calme et peut être rendu difficile si l’enfant est agité, raison pour laquelle il est réalisé chez le tout petit après le repas.

La seconde technique dont l’ORPAC est récemment équipé est la technique par PEA (Potentiels Evoqués Auditifs) automatisés. Son principe est d’enregistrer l’activité électrique des centres auditifs cérébraux. La stimulation se fait par un embout placé dans le conduit auditif externe. L’enregistrement est réalisé au moyen d’électrodes collées sur la peau (front, joue et nuque). Cet examen permet de déterminer le seuil auditif de chaque oreille.

Quelle est la prise en charge thérapeutique ?

Elle est adaptée à la cause. Elle peut être chirurgicale, audioprothétique, orthophonique.

Le traitement chirurgical peut concerner une otite séromuqueuse (ablation des végétations adénoïdes, mise en place de drains), une maladie du tympan (tympanoplastie).

La prise en charge audioprothétique peut être réalisée par des appareils conventionnels ou implantés chirurgicalement en fonction de la maladie et de l’âge du patient.

Une rééducation orthophonique sera toujours discutée en fonction de la symptomatologie et de l’âge du patient.